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NCD : Les origines d’une organisation nationale alignée sur les standards internationaux !

NCD : Les origines d’une organisation nationale alignée sur les standards internationaux !

1- Les idées fondatrices et la longue « traversée du désert » !
En se fondant sur les orientations du Sommet Planète-Terre tenu à de Rio de Janeiro (1992) avec, comme déclinaison, le prétexte de la commémoration du 40ème anniversaire de la création du Parc national du Niokolo-koba (mars-avril, 1994) et la création d’une association fédérative d’organisations de volontaires pour la protection de la nature, dénommée Alliance sénégalaise pour la Conservation de la Biodiversité (BIOSEN) en juillet 1994, les premiers jalons pour la création d’un mouvement national de bénévoles sont alors posés. Les organisations qui composaient BIOSEN étaient :
Association sénégalaise des Amis de la Nature (ASAN)
Association sénégalaise pour le Droit de l’Environnement (ASDE) ;
Environnement-2000 et Campus-Nature UCAD ;
Éclaireuses et Éclaireurs du Sénégal (EEDS) et le Projet Xall Yoon.
En août et septembre 1994, les premiers camps des volontaires portant sur des chantiers expérimentaux d’« apprentissage par action » furent organisés dans le cadre de la restauration de la Réserve Naturelle de Popenguine, en partenariat avec l’administration de la Réserve et le GIE Regroupement des Femmes de Popenguine pour la Protection de la Nature (RFPPN). L’organisation des chantiers de volontaires se poursuivit au courant de l’année 1995 avec des élargissements :
Les GIEs des femmes des 8 villages en périphérie de la Réserve se rallient au RFPPN pour former le Collectif des GIEs des Femmes pour la Protection de la Nature (COPRONAT) ;
La Mairie de Paris, à travers la Fondation USHAÏA, devenue par la suite Fondation Nicolas-Hulot, fait participer des volontaires français ;
Les activités des chantiers de restauration s’étendent à la Lagune de la Somone où a été expérimenté, pour la première fois au Sénégal, le repiquage de la mangrove, en août et septembre 1995.
Boosté par le succès communautaire de la restauration de la mangrove de la Somone, BIOSEN, en partenariat avec le CO-PRONAT et les institutions concernées, s’est projetée sur d’autres sites d’intérêt pour la conservation de la biodiversité dans les terroirs qui entourent la Réserve Naturelle de Popenguine. Le but était de concilier les impératifs de la sauvegarde de la biodiversité avec les exigences du développement économique et social des populations, dans les villages riverains, avec un concept baptisé « Espace Naturel Communautaire » (ENC), inspiré du modèle « Campfire » qui avait eu un grand succès au Zimbabwe, au cours des années 1990.
La volonté de prolonger le mouvement en restaurant la forêt classée de Popenguine-Nord et la Lagune de Ndungumu, à Toubab Dialaw, n’a malheureusement pas pu se concrétiser. Cependant, la Lagune de la Somone, à la faveur des lois sur la décentralisation, est érigée en Réserve Naturelle d’Intérêt Communautaire (RNICS) en juillet 1999, une première au Sénégal ! Elle sera suivie en mai 2001 par la création de la Réserve Naturelle Communautaire de Palmarin (RNCP).
La démarche expérimentée, le concept d’ENC, s’est par la suite propagée grâce au réseau des GIEs de volontaires, au début des années 2000 ; elle s’est étendue à tous les Parcs et Réserves du Sénégal. À l’issue d’un atelier tenu du 2 au 5 juillet 2001, ayant regroupé à Popenguine les conservateurs des sites et les présidents des GIEs d’écogardes, le Réseau national des organisations des volontaires des Parcs et Réserves (RENOV-PARCS) a été mis sur pied.
2- Puis la relance de la dynamique…
Entre avril 1994, qui avait vu la jeunesse sénégalaise prendre date avec son destin à travers la Déclaration de Siminti (2 avril 1994), et mai 2010 (date d’obtention du récépissé de l’association « NCD »), il y a eu beaucoup de péripéties parsemées de déceptions et de satisfactions. Malgré les difficultés, l’ardeur de la flamme allumée en 1994 est toujours maintenue : les membres des organisations de volontaires sont toujours en place. Sur ce socle solide se sont bâtis l’esprit et la lettre de NCD, structurée en Pôles (Saint-Louis, Dakar, Petite-Côte, Saloum, Casamance, Niokolo-koba) et en Groupes Locaux de Soutien (GLS) organisés autour des aires d’intérêt pour la conservation de la biodiversité.
Plusieurs partenaires institutionnels (DPN, DAMCP, etc.), organisations internationales de conservation (Fondation MA-VA, LPO, RSPB, VBN, BirdLife international) et l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas, ont fait confiance à NCD et l’ont soutenue pendant sa première décennie d’activités. Ceux-ci méritent des remerciements appuyés et beaucoup de reconnaissance car, sans leur appui, NCD n’aurait pas enregistré certaines avancées, notamment son accession à la famille très sélective de BirdLife international.
Dans le concert des grandes organisations environnementales, la situation actuelle de NCD est l’aboutissement d’un véritable « parcours du combattant », avec une volonté et une détermination en bandoulière, pour arpenter des sentiers sinueux des principes, des critères, des conditions et des conditionnalités… NCD a dû être performante, se conformer aux standards afin d’intégrer BirdLife international, le 24 juin 2021 !
Loin d’être une fin en soi, cette dimension nouvelle de NCD constitue un immense défi.
NCD doit se maintenir dans les standards du professionnalisme, de la performance, de la gouvernance efficiente, en plus de propulser son cœur de métier : la conservation de la diversité biologique de la planète.
Le bénévolat pour la biodiversité, sacerdoce de l’association, devrait se consolider avec le renforcement des capacités organisationnelles et opérationnelles des différents pôles et groupes locaux de soutien, appelés à s’implanter partout où des opportunités pour la conservation de la nature se présentent. Au-delà de la thématique « ornithologie », simple porte d’entrée, l’action de NCD cible également la conservation du patrimoine faunique du Niokolo-koba, la restauration des mangroves du Saloum et de la Casamance ou encore la gestion des aires protégées des Niayes…
Colonel Abdoulaye DIOP
Président de NCD

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