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Comment des scientifiques ont modifié la migration d'oiseaux pour leur offrir de meilleures chances de survie

Des scientifiques suédois ont réalisé qu’ils pouvaient modifier la migration des oiseaux, pour les aider face au changement climatique.

CHLOÉ GURDJIAN 

Des chercheurs suédois se sont penchés sur un problème complexe : l’impact du réchauffement climatique sur les oiseaux migrateurs. Ils ont donc tenté de modifier les routes ancestrales empruntées par ces animaux, avec des résultats encourageants, mais qui posent des questions éthiques quant à l’intervention de l’Homme pour sauver certaines espèces.

Comme ils l’expliquent dans une nouvelle étude publiée sur le site de l’université de Lund et dans la revue Nature Ecology & Evolution, les printemps plus chauds ont des conséquences sur le cycle de vie des chenilles (œuf, puis larve, nymphe, et enfin adulte), dont se nourrissent les oiseaux.

Les œufs éclosant plus tôt, les chenilles se transforment en nymphes — dont se nourrissent les oiseaux — plus tôt qu’il y a quelques décennies à peine. « C’est un gros problème pour les oiseaux migrateurs qui passent l’hiver en Afrique, car ils ne savent pas à quelle heure arrive le printemps en Suède« , révèle l’étude.

Cela a des effets désastreux sur les oiseaux, puisque les réserves de nourriture s’épuisent de plus en plus tôt. Les poussins sont ainsi de plus en plus nombreux à mourir de faim durant la saison de reproduction.

Les chercheurs suédois se sont alors demandé si le problème pourrait être résolu si les oiseaux migrateurs rentraient chez eux et commençaient à se reproduire plus tôt. « Il semble que nos oiseaux non migrateurs fassent cela dans une certaine mesure. Mais bien sûr, ils sont présents et sentent à quel point le printemps arrive tôt. Nous pensions que les oiseaux migrateurs pourraient peut-être voler plus au nord jusqu’à ce qu’ils trouvent un endroit abritant des chenilles bien développées », a expliqué Jan-Åke Nilsson, chercheur en biologie à l’université de Lund.

Une expérience sur un an

Afin de vérifier leur théorie, les scientifiques ont décidé de faire une expérience avec des gobemouches noirs. Ils ont capturé quelques individus aux Pays-Bas juste avant qu’ils se reproduisent. Les oiseaux ont ensuite été conduits pendant la nuit à Vombs Fure, une zone de forêt de pins à l’extérieur de Lund, où ils ont été relâchés. Les lieux se trouvent à 600 kilomètres de leur lieu de capture, une distance qu’un gobemouche noir pourrait parcourir en seulement deux nuits.

« Les oiseaux transportés des Pays-Bas vers la Scanie se sont très bien synchronisés avec le pic de nourriture ! Comme ils ont commencé à se reproduire environ 10 jours plus tôt, les gobemouches noirs ‘suédois’ ont eu un succès de reproduction nettement meilleur que les vrais gobemouches noirs suédois, ainsi qu’un meilleur succès que les individus restés aux Pays-Bas », a détaillé Jan-Åke Nilsson.

Mais cela ne s’est pas arrêté là. Lorsqu’ils ont migré à leur tour l’année suivante, les poussins des oiseaux ayant reçu de l’aide ne se sont pas arrêtés aux Pays-Bas. Ils ont continué leur chemin jusqu’à la forêt de pins suédoise où ils sont nés. De plus, ils sont arrivés plus tôt que les gobemouches noirs suédois et ont ainsi eu plus de poussins bien nourris.

« Le nombre de petits oiseaux, en particulier d’oiseaux migrateurs, a considérablement diminué dans toute l’Europe. En volant un peu plus au nord, ces oiseaux pourraient, du moins en principe, se synchroniser avec leurs ressources alimentaires et on espère que des populations robustes de petits oiseaux pourront être stables, même si les printemps arrivent de plus en plus tôt », conclut Jan-Åke Nilsson.

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Information

« Ce vendredi 16 février 2024 vers 10h j’ai été interpellé par des agents de l´UCG qui ont ramassé dans les vasières sortie Saint-Louis une Sterne caugek blessée à l’aile.

J’ai appelé le Lieutenant Diarra du Bureau d’Information (BI) des Parcs et Réserves du nord afin qu’il fasse le nécessaire. Ce dernier a appelé à son tour le Commandant Ibrahima NDAO, vétérinaire et en même temps Conservateur de la Réserve Spéciale de Faune de Gueumbeul.

L’examen initial de la sterne baguée 778-Italie, fait par le Commandant Ndao a révélé que celle-ci est blessée au niveau de l’aile gauche mais apparemment elle ne présente aucun symptôme de maladie. Toutefois elle sera transférée à Dakar dans un laboratoire où elle subira des prélèvements pour des tests.

Étant donné que nous sommes dans une période à risque avec les zoonoses aviaires, à savoir l’influenza aviaire et la maladie de New Castle, ces tests vont permettre de vérifier l’état sanitaire du volatile pour une meilleure surveillance épidémiologique.

Le vétérinaire a aussi recommandé de faire attention à l’avenir en évitant de toucher directement ces oiseaux ou, à défaut, d’avoir des masques et des gants.

Lorsqu’ils sont trouvés dans cet état, ce qu’il faut faire c’est juste d’alerter les services compétents. »

Mouhamadou Lamine SYLLA,

Membre de NCD POLE/NORD

Master en Aménagement forestier et agroforestier

Une espèce migratrice sur cinq menacée d’extinction, alerte un rapport de l’ONU

Alors que s’ouvre lundi en Ouzbékistan la 14e COP sur les espèces migratrices, l’ONU publie un rapport inquiétant sur le déclin de ces animaux voyageurs dont le rôle est pourtant crucial pour la planète et la survie de l’Homme. 

 

Albatros, tortues, esturgeons ou chauve-souris : la situation d’espèces migratrices pourtant essentielles à l’équilibre de la nature se détériore,
alerte un 
rapport inédit publié
lundi 12 février sous l’égide de l’ONU.

« Les espèces migratrices sont frappées
durement », déplore la patronne de l’ONU-Environnement Inger Andersen.

Parmi les espèces répertoriées par la Convention de
Bonn de 1979 sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune
sauvage – qui publie le rapport -, une sur cinq est menacée d’extinction et
44 % voient leur population décroître.

 

Parmi les 58 espèces de poissons répertoriées, quasiment toutes (97 %) sont menacées d’extinction, à l’image de certains requins.

« Le phénomène de migration lui-même est en danger, parce qu’il existe des barrières et que les habitats dont ces animaux ont besoin peuvent se trouver sous pression », souligne auprès de l’AFP Amy Fraenkel, la secrétaire exécutive de la Convention.

Les espèces migratrices menacées © Jonathan WALTER, Laurence SAUBADU / AFP

 

Les pays du monde entier signataires de cette dernière – plus de 130 nations mais pas les États-Unis ou la Chine – se retrouvent pour une conférence (COP14) dans la cité historique de Samarcande en Ouzbékistan du 12 au 17 février.

Ils vont se pencher sur le sort de ces espèces migratrices, qui incluent des animaux emblématiques de la vie sur Terre comme les tortues marines, les baleines et les requins, les éléphants et des espèces de chats sauvages, et de nombreux oiseaux.

Leurs migrations peuvent être guidées par de nombreux facteurs comme la recherche de conditions climatiques favorables, l’accès à la nourriture ou à un environnement idéal pour mettre au monde des petits.

L’Homme pointé du doigt

Les menaces qui pèsent sur ces animaux sont directement liées à l’activité humaine : perte, dégradation ou fragmentation des habitats en raison essentiellement de l’agriculture intensive ou surexploitation par la chasse et la pêche, ainsi que le changement climatique.

Les animaux sont aussi soumis à des pressions supplémentaires comme les pollutions (pesticides, plastiques…) ou encore les bruits sous-marins ou les lumières qui les perturbent.

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« Ce rapport montre que des activités humaines non durables mettent en danger l’avenir des espèces migratrices », souligne Inger Andersen.

« Des créatures qui agissent non seulement comme des indicateurs des changements environnementaux mais jouent aussi un rôle dans le maintien des fonctions des écosystèmes complexes de notre planète et assurent leur résilience », souligne-t-elle.

Ces espèces rendent en effet de nombreux services comme la pollinisation, le transfert de nutriments d’un environnement à l’autre, ou l’élimination de nuisibles.

Les chauves-souris, par exemple, jouent un rôle important pour la pollinisation de fleurs et la dissémination des graines, permettant la propagation de manguiers ou papayers dans certains pays.

D’autres espèces en danger

Le rapport ne se contente pas de dresser ce sombre constat mais appelle aussi à la coopération internationale pour aider des animaux qui, par nature, ne connaissent pas de frontières et peuvent parfois franchir des milliers de kilomètres. À l’image du papillon monarque, qui peut parcourir 4 000 km en Amérique du Nord.

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Les pistes, qui doivent alimenter la conférence de Samarcande, font aussi écho à l’accord de Kunming-Montréal sur la biodiversité, établi en 2022, qui prévoit de préserver 30 % des terres et des mers de la planète d’ici 2030. Les auteurs appellent ainsi à « identifier, protéger, connecter et gérer les sites importants pour les espèces migratrices ».

Un papillon monarque dans une ferme à papillons du zoo de Chapultepec à Mexico le 7 avril 2017 © Pedro Pardo / AFP/Archives

Autres priorités : lutter contre les prises illégales ou non durables, prendre en charge de toute urgence les espèces les plus menacées d’extinction ou rehausser les efforts pour s’attaquer aux pollutions diverses (lumière, bruit, plastique, chimie…) et au changement climatique.

Le rapport suggère encore d’élargir la liste d’espèces répertoriées par la Convention pour attirer l’attention sur d’autres animaux en danger.

Il liste ainsi près de 400 espèces menacées ou quasi menacées qui ne figurent pas encore dans les listes de la Convention, comme les bisons américains et européens ou le dauphin de l’Indus.

Avec AFP