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DOSSIER SPECIAL – Quelques leçons provisoires à propos d’un aboutissement…

DOSSIER SPECIAL - Quelques leçons provisoires à propos d’un aboutissement…

Dans le cadre de la célébration de la première décennie de mise en place de l’association environnementale NCD, les articles rassemblés pour l’évènement ont insisté sur différentes facettes d’une construction, souvent réalisée dans la douleur. Une rétrospective de tout cheminement de création informe nécessairement sur la rareté d’un parcours sans heurt, car le processus de montage d’une initiative telle qu’une association apparaît fréquemment comme un jeu de piste qui ne manque pas de surprises.
Ce court article se propose de formuler un certain nombre de réflexions tirées de l’expérience de conduite de NCD, exercice qui montre que le succès passe par des chemins de travers inattendus. Pour cela, il a fallu revisiter un vieux fichier qu’un ami nigérien m’avait partagé, il y a une dizaine d’années, intitulé « Lois de Golub »… Celles-ci énoncent des observations sur la gestion de projets, formulées comme un postulat à partir duquel peuvent dériver un ou plusieurs corollaires. Leur application se prête particulièrement bien aux projets informatiques, ce qui en a fait la popularité, dès le début des années 2000, tellement elles apparaissent comme porteuses de vérités paradoxales mais constantes.
J’ai retenu simplement, pour cet article, deux parmi ces lois pour en vérifier la pertinence et tenter d’établir un parallèle avec le cas spécifique de NCD.
La première loi est ainsi formulée :

LOI N°1 :

Aucun grand projet n’est jamais mis en place dans les délais, dans les limites du budget, avec le même personnel qu’au départ… Et le projet ne fait pas ce qu’il est censé faire non plus…

Il est fort improbable que le vôtre soit le premier !  

  Corollaire N°1 : Les bénéfices seront inférieurs aux estimations…, si on a pensé à en faire !

  Corollaire N°2 : Le système sera finalement mis en place, le sera avec du retard et ne fera pas ce qu’il est censé faire.

  Corollaire N°3 : Il coûtera plus cher mais sera une réussite technique !

Pour ceux qui ont suivi le parcours de NCD depuis le début, le diagnostic lucide impose d’admettre au moins trois constats : les ambitions initiales étaient trop élevées (corollaire n°1), le fonctionnement a souvent montré des retards (corollaire n°2) mais, heureusement, il y a des réussites incontestables à terme (corollaire n°3) !
NCD avait les idées et les ressources humaines, surtout les jeunes ; mais, à l’inverse, elle ne disposait pas de tous les moyens financiers pour des ambitions d’actions territoriales étendues, ni toutes les compétences (administratives) pour exprimer ses potentialités… Par ailleurs, il est apparu que les points forts, aussi bien que les points faibles, étaient susceptibles de s’inverser continuellement, ce qui fragilise nécessairement la planification établie.
Voici une autre loi de Golub qui stipule ceci :

LOI N°6 :

Plus grande est la complexité technique d’un projet, moins vous avez besoin d’un technicien pour le diriger

  Corollaire N°1 : Trouvez le meilleur manageur possible, il trouvera le technicien.

  Corollaire N°2 : Le contraire n’est presque jamais vrai !

Le « Projet NCD », au déroulé, s’est révélé d’une certaine complexité technique pour la plupart de ses membres et une partie de ses partenaires, nationaux et internationaux. Il a donc fallu expliquer, patiemment et à répétition, ce qui correspond au postulat de la loi n°6 !
La gouvernance de NCD a démontré l’extraordinaire justesse de son énoncé ainsi que les deux corollaires de cette loi, puisque les périodes de management maitrisé ont finalement été celles où les « techniciens » n’étaient pas présents aux commandes de l’association…
Une des leçons à retenir est qu’il faut féliciter NCD d’avoir surmonté les périls de l’enfance, en effectuant un apprentissage de la vie. Cette expérience me rappelle un conseil prémonitoire qui avait été donné au début par une véritable amie de NCD : « Si vous pouvez tenir pendant deux ans sans être phagocytés, vous allez vous en sortir ! ».
Au bout d’une décennie, ce conseil s’est avéré avisé, mais il a fallu tenir beaucoup plus que deux ans, pour être enfin reconnus…
Paul NDIAYE
Membre du Comité des Sages – NCD

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