Informations générales
Publié le 04/09/2024 à 13h15
Aux États-Unis, on ne plaisante pas avec les pygargues à tête blanche. Ces aigles un temps passés tout proche de la disparition sont en effet l’emblème du pays. Aussi, lorsque des gardes forestiers de l’État du Missouri ont trouvé un spécimen apparemment blessé, ils se sont immédiatement portés à son secours, avant de découvrir la vérité : l’aigle, qui venait de se gaver d’un raton laveur tué sur la route, était simplement « trop gros pour voler ».
Un sauvetage insolite
Il y a environ deux semaines, un pygargue à tête blanche était repéré par différents promeneurs. Apathique, il « avait du mal à décoller ». Quelques jours plus tard, l’oiseau a finalement été repéré au sol près de la limite du champ de bataille national de Wilson’s Creek à Springfield, site du premier engagement majeur de guerre civile à l’ouest du fleuve Mississippi en 1861.
Les gardes forestiers du département de conservation du Missouri, en collaboration avec le personnel du National Park Service, l’ont capturé et transporté au zoo de Dickerson Park. Là, ils ont soumis le rapace à différents examens et radiographies.
À la grande surprise des vétérinaires, point d’aile brisée, ou de traumatisme quelconque. À la place de blessures, les clichés radiographiques ont en effet révélé les restes du repas le plus récent du pygargue, à savoir une patte et un pied de raton laveur dans son estomac distendu.
« L’oiseau, initialement signalé comme blessé, s’est avéré en bonne santé mais gorgé de raton laveur. En d’autres termes, il était trop gros pour voler, a déclaré le Missouri department of conservation dans un message sur Facebook. Les radiographies montrent les contours de ce que nous soupçonnons être un raton laveur tué sur la route. L’aigle a finalement été relâché, en parfaite santé et plein d’énergie, après une courte période de rééducation à l’hôpital faunique du zoo. »
Qui est le pygargue à tête blanche ?
Les pygargues à tête blanche adultes forment des couples pour la vie et élèvent leurs petits ensemble. Ils utilisent généralement les mêmes nids pendant plusieurs années.
Leur régime alimentaire se compose principalement de poisson, mais ils se nourrissent de manière opportuniste et se régalent de charognes. « Les pygargues à tête blanche suivent souvent la migration automnale des canards et des oies et se nourrissent d’oiseaux blessés par les chasseurs. Ils peuvent également se nourrir de mammifères sauvages de taille moyenne, comme les marmottes. Ils se nourriront de ce qui est le plus disponible et qui nécessitera le moins d’énergie pour l’acquérir », selon l’American Eagle Foundation.
Classée jusqu’en 2007 parmi les espèces protégées et un temps « au bord de l’extinction« , l’espèce se porte aujourd’hui bien mieux, grâce à « l’interdiction du pesticide DDT » et aux « efforts de sauvegarde » déployés par le gouvernement américain. Ces rapaces, qui symbolisent les États-Unis depuis plusieurs siècles, formaient ainsi plus de 71 500 couples en 2021. En 1963, leur population avait atteint son plus bas niveau, avec seulement 417 couples d’oiseaux répartis entre 48 États.
« C’est l’une des réussites les mieux connues de tous les temps en matière de préservation », avait déclaré dans un communiqué Martha Williams, directrice adjointe du United States Fish and Wildlife Service.
Chloé GURDJIAN
Journaliste spécialisée « animaux »
GEO – Sur Google News
Publié le 30/08/2024 à 7h22 – Mis à jour le 02/09/2024
Après avoir réintroduit des ibis chauves disparus depuis 300 ans en Europe centrale, des scientifiques ont ensuite dû leur apprendre à migrer à cette espèce d’oiseaux.
C’est une histoire surprenante – et porteuse d’espoir – que raconte le Guardian.
Alors qu’ils étaient éteints à l’état sauvage en Europe centrale depuis 300 ans, des ibis chauves du Nord ont été réintroduits dans la nature par des scientifiques. Ces derniers doivent maintenant leur apprendre leurs itinéraires migratoires depuis longtemps oubliés.
Un oiseau disparu pendant 300 ans
Vous rappelez-vous du film « L’envolée sauvage », sorti en 1996 ? Il raconte l’histoire d’une jeune fille, qui, après avoir sauvé des œufs d’oie, apprend aux oisillons à voler et à migrer grâce à son ULM. C’est exactement cette technique qu’a voulu reproduire dans la réalité le biologiste Johannes Fritz avec des ibis chauves du Nord.
Alors que cette espèce était autrefois commune en Afrique du Nord, dans la péninsule arabique et dans une grande partie de l’Europe, elle a totalement disparu d’Europe centrale, à cause de la chasse intensive dont elle a été victime, tout comme la destruction de son habitat. Pendant plus de 300 ans, seules de petites populations ont survécu, dans des zoos.
Cela fait depuis le début des années 2000 que les scientifiques tentent de réintroduire cet oiseau. Malheureusement, il est apparu au cours des diverses tentatives que les ibis chauves ne savaient plus dans quelle direction voler pour échapper à l’hiver.
« Les premières tentatives de réintroduction ont été en grande partie infructueuses : au lieu de retourner dans des zones d’hivernage adaptées comme la Toscane, en Italie, les oiseaux ont volé dans des directions différentes et sont morts », souligne ainsi le Guardian.
Pour éviter qu’une telle situation ne se reproduise, Johannes Fritz a tenté une autre approche : confier de très jeunes poussins à un « parent adoptif » humain, pour que les bébés soient suffisamment en confiance pour le suivre tout au long de la route migratoire.
Apprendre à migrer en suivant un avion
Cette année, ce sont 36 jeunes ibis chauves qui se sont lancés avec leur humain dans la migration. Partis le 13 août de l’Autriche, ils devraient atteindre l’Andalousie, en Espagne, début octobre, pour un trajet d’environ 2 800 km. Ils suivent pour cela leur parent adoptif, monté à bord d’un petit avion ultraléger.
« Pendant le vol, les parents adoptifs humains sont assis à l’arrière de l’ULM, saluent et encouragent les oiseaux pendant qu’ils volent. Le biologiste Johannes Fritz, à l’origine de l’idée, pilote le petit avion, qui est équipé d’un petit moteur en forme de ventilateur à l’arrière et d’un parachute jaune qui le maintient en l’air, » détaille le journal anglais.
Une aventure qui réjouit particulièrement Johannes Fritz : « C’est la première tentative de réintroduction d’une espèce migratrice à l’aide de cette technique. C’est une expérience presque surréaliste, d’être là-haut dans le ciel avec ces oiseaux, de les voir dans les airs, parfaitement formés pour voler. C’est une expérience touchante et extraordinaire », a-t-il confié au Guardian.
Une technique qui pourrait sauver d’autres espèces
Une fois qu’ils ont atteint leur zone d’hivernage, les ibis n’ont plus besoin de leur parent adoptif. Mais, s’ils sont devenus autonomes et indépendants, ils reconnaissent toujours leur humain, même des années plus tard. Ils s’approchent alors pour lui dire bonjour activement, suivant un rituel de salutation précis, où ils exhibent leurs plumes, s’inclinent, et poussent des petits cris.
Plus de 20 ans après le début du projet, la population d’ibis chauves en Europe centrale est passée de zéro à près de 300. Mais, si un premier oiseau a réussi à migrer sans aide humaine dès 2011, de nombreux problèmes demeurent, et l’aide des humains reste indispensable.
« Les premières générations se sont déjà reproduites dans la nature et ont appris à leur progéniture le chemin migratoire qu’elles ont appris des humains. Mais la crise climatique rend cette migration plus difficile et signifie que les humains doivent guider les jeunes générations sur de nouveaux itinéraires. Les ibis migrent désormais plus tard dans la saison, ce qui les oblige à traverser les Alpes dans des conditions climatiques plus froides et plus dangereuses. En réponse, l’équipe Waldrapp a piloté un nouvel itinéraire en 2023, de la Bavière à l’Andalousie dans le sud de l’Espagne. L’itinéraire de cette année est environ 300 kilomètres plus long que celui de l’année dernière », détaille le Guardian.
Face aux migrations de plus en plus compliquées pour de nombreux oiseaux, cette méthode, qui a donc fait ses preuves, est porteuse d’espoir. Elle pourrait ainsi être utilisée pour d’autres espèces migratrices menacées.
« La méthode que nous avons développée avec l’ibis chauve est nécessaire de toute urgence pour un nombre croissant d’autres espèces d’oiseaux migrateurs. C’est un projet phare qui montre ce qui est possible, a conclu Johannes Fritz. Nous pourrions réaliser davantage de projets avec des oies, des grues, des cigognes ou d’autres ibis. Je pense que je peux tomber amoureux de toutes les espèces avec lesquelles je travaille… J’aimerais continuer à voler avec les oiseaux. »
Chloé GURDJIAN
Journaliste spécialisée « animaux »
GEO – Sur Google News
Pourquoi des rapaces déclenchent-ils volontairement des incendies en Australie ?
Publié le 14/08/2024 à 6h51 – Mis à jour le 14/08/2024
Pourquoi des oiseaux déclenchent-ils volontairement des incendies en Australie ?
Connaissez-vous les « firehawks » ? Ces oiseaux australiens se sont spécialisés dans la maîtrise du feu, propageant des incendies pour une raison surprenante.
Depuis des milliers d’années, les aborigènes d’Australie chantent des histoires sur les « firehawks » (traduisez « faucons de feu ») sacrés, des rapaces qui, selon la légende, utilisent le feu pour chasser et l’ont introduit chez les humains. Et il semblerait que ces récits ne soient pas si loin de la réalité !
Les firehawks, oiseaux maîtres du feu
Qui sont donc ces firehawks ? Selon une étude publiée en 2018 dans le Journal of Ethnobiology, il ne s’agit pas d’une seule, mais d’au moins trois espèces de rapaces, appartenant à deux familles d’oiseaux différentes : le milan noir (Milvus migrans), le milan siffleur (Haliastur sphenurus) et le faucon bérigora (Falco berigora).
Comme le rapportent notamment les aborigènes et les gardes-feu interrogés, ces rapaces se rassemblent en masse lorsque des incendies se forment. Là, ils vont se saisir de bâtons enflammés, pour les transporter, puis les larguer dans d’autres zones sèches non touchées… pour y mettre facilement le feu au sol.
« Ce comportement a été largement observé – des rapaces volant autour des incendies par milliers dans certains cas, avait ainsi déclaré Mark Bonta, auteur principal de l’étude. Ils voient de la fumée et ils se mettent en route. Ils attrapent des branches enflammées qu’ils lâchent à plusieurs reprises, jusqu’à ce qu’ils soient capables d’allumer un feu à travers une route, une rivière ou un coupe-feu créé par les humains. C’est intentionnel, car ils allument des feux et font cela parce qu’ils ont besoin de plus de proies. »
Une technique lourde de conséquences
Car oui, l’objectif de cette stratégie très spécifique est de forcer leurs proies préférées (sauterelles et amphibiens) à sortir de leur cachette. Les rapaces n’ont alors plus qu’à se servir, face à leurs victimes prises au piège, tel un buffet géant.
« Certains oiseaux sont des adeptes du feu dans la mesure où ils profitent des incendies, a souligné Mark Bonta. Ils perçoivent de la fumée et arrachent les animaux débusqués. Mais quelques rapaces dispersent activement les flammes dans le paysage pour se nourrir. Leur dépendance au feu remet en question la notion conventionnelle selon laquelle seuls les êtres humains peuvent l’utiliser, et cela met en lumière des recherches récentes suggérant que les oiseaux ont une intelligence plus élevée qu’on ne le pensait auparavant. »
Mais cette utilisation des incendies n’est pas sans conséquences. Déclencher des feux dans un pays de plus en plus sujet aux incendies dévastateurs à cause du réchauffement climatique pourrait mettre en danger d’autres espèces menacées, comme les oiseaux de savane, ou les koalas.
Comment des scientifiques ont modifié la migration d'oiseaux pour leur offrir de meilleures chances de survie
Des scientifiques suédois ont réalisé qu’ils pouvaient modifier la migration des oiseaux, pour les aider face au changement climatique.
Des chercheurs suédois se sont penchés sur un problème complexe : l’impact du réchauffement climatique sur les oiseaux migrateurs. Ils ont donc tenté de modifier les routes ancestrales empruntées par ces animaux, avec des résultats encourageants, mais qui posent des questions éthiques quant à l’intervention de l’Homme pour sauver certaines espèces.
Comme ils l’expliquent dans une nouvelle étude publiée sur le site de l’université de Lund et dans la revue Nature Ecology & Evolution, les printemps plus chauds ont des conséquences sur le cycle de vie des chenilles (œuf, puis larve, nymphe, et enfin adulte), dont se nourrissent les oiseaux.
Les œufs éclosant plus tôt, les chenilles se transforment en nymphes — dont se nourrissent les oiseaux — plus tôt qu’il y a quelques décennies à peine. « C’est un gros problème pour les oiseaux migrateurs qui passent l’hiver en Afrique, car ils ne savent pas à quelle heure arrive le printemps en Suède« , révèle l’étude.
Cela a des effets désastreux sur les oiseaux, puisque les réserves de nourriture s’épuisent de plus en plus tôt. Les poussins sont ainsi de plus en plus nombreux à mourir de faim durant la saison de reproduction.
Les chercheurs suédois se sont alors demandé si le problème pourrait être résolu si les oiseaux migrateurs rentraient chez eux et commençaient à se reproduire plus tôt. « Il semble que nos oiseaux non migrateurs fassent cela dans une certaine mesure. Mais bien sûr, ils sont présents et sentent à quel point le printemps arrive tôt. Nous pensions que les oiseaux migrateurs pourraient peut-être voler plus au nord jusqu’à ce qu’ils trouvent un endroit abritant des chenilles bien développées », a expliqué Jan-Åke Nilsson, chercheur en biologie à l’université de Lund.
Une expérience sur un an
Afin de vérifier leur théorie, les scientifiques ont décidé de faire une expérience avec des gobemouches noirs. Ils ont capturé quelques individus aux Pays-Bas juste avant qu’ils se reproduisent. Les oiseaux ont ensuite été conduits pendant la nuit à Vombs Fure, une zone de forêt de pins à l’extérieur de Lund, où ils ont été relâchés. Les lieux se trouvent à 600 kilomètres de leur lieu de capture, une distance qu’un gobemouche noir pourrait parcourir en seulement deux nuits.
« Les oiseaux transportés des Pays-Bas vers la Scanie se sont très bien synchronisés avec le pic de nourriture ! Comme ils ont commencé à se reproduire environ 10 jours plus tôt, les gobemouches noirs ‘suédois’ ont eu un succès de reproduction nettement meilleur que les vrais gobemouches noirs suédois, ainsi qu’un meilleur succès que les individus restés aux Pays-Bas », a détaillé Jan-Åke Nilsson.
Mais cela ne s’est pas arrêté là. Lorsqu’ils ont migré à leur tour l’année suivante, les poussins des oiseaux ayant reçu de l’aide ne se sont pas arrêtés aux Pays-Bas. Ils ont continué leur chemin jusqu’à la forêt de pins suédoise où ils sont nés. De plus, ils sont arrivés plus tôt que les gobemouches noirs suédois et ont ainsi eu plus de poussins bien nourris.
« Le nombre de petits oiseaux, en particulier d’oiseaux migrateurs, a considérablement diminué dans toute l’Europe. En volant un peu plus au nord, ces oiseaux pourraient, du moins en principe, se synchroniser avec leurs ressources alimentaires et on espère que des populations robustes de petits oiseaux pourront être stables, même si les printemps arrivent de plus en plus tôt », conclut Jan-Åke Nilsson.
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Information
« Ce vendredi 16 février 2024 vers 10h j’ai été interpellé par des agents de l´UCG qui ont ramassé dans les vasières sortie Saint-Louis une Sterne caugek blessée à l’aile.
J’ai appelé le Lieutenant Diarra du Bureau d’Information (BI) des Parcs et Réserves du nord afin qu’il fasse le nécessaire. Ce dernier a appelé à son tour le Commandant Ibrahima NDAO, vétérinaire et en même temps Conservateur de la Réserve Spéciale de Faune de Gueumbeul.
L’examen initial de la sterne baguée 778-Italie, fait par le Commandant Ndao a révélé que celle-ci est blessée au niveau de l’aile gauche mais apparemment elle ne présente aucun symptôme de maladie. Toutefois elle sera transférée à Dakar dans un laboratoire où elle subira des prélèvements pour des tests.
Étant donné que nous sommes dans une période à risque avec les zoonoses aviaires, à savoir l’influenza aviaire et la maladie de New Castle, ces tests vont permettre de vérifier l’état sanitaire du volatile pour une meilleure surveillance épidémiologique.
Le vétérinaire a aussi recommandé de faire attention à l’avenir en évitant de toucher directement ces oiseaux ou, à défaut, d’avoir des masques et des gants.
Lorsqu’ils sont trouvés dans cet état, ce qu’il faut faire c’est juste d’alerter les services compétents. »
Mouhamadou Lamine SYLLA,
Membre de NCD POLE/NORD
Master en Aménagement forestier et agroforestier
Une espèce migratrice sur cinq menacée d’extinction, alerte un rapport de l’ONU
Alors que s’ouvre lundi en Ouzbékistan la 14e COP sur les espèces migratrices, l’ONU publie un rapport inquiétant sur le déclin de ces animaux voyageurs dont le rôle est pourtant crucial pour la planète et la survie de l’Homme.
Albatros, tortues, esturgeons ou chauve-souris : la situation d’espèces migratrices pourtant essentielles à l’équilibre de la nature se détériore,
alerte un rapport inédit publié
lundi 12 février sous l’égide de l’ONU.
« Les espèces migratrices sont frappées
durement », déplore la patronne de l’ONU-Environnement Inger Andersen.
Parmi les espèces répertoriées par la Convention de
Bonn de 1979 sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune
sauvage – qui publie le rapport -, une sur cinq est menacée d’extinction et
44 % voient leur population décroître.
Parmi les 58 espèces de poissons répertoriées, quasiment toutes (97 %) sont menacées d’extinction, à l’image de certains requins.
« Le phénomène de migration lui-même est en danger, parce qu’il existe des barrières et que les habitats dont ces animaux ont besoin peuvent se trouver sous pression », souligne auprès de l’AFP Amy Fraenkel, la secrétaire exécutive de la Convention.
Les espèces migratrices menacées © Jonathan WALTER, Laurence SAUBADU / AFP
Les pays du monde entier signataires de cette dernière – plus de 130 nations mais pas les États-Unis ou la Chine – se retrouvent pour une conférence (COP14) dans la cité historique de Samarcande en Ouzbékistan du 12 au 17 février.
Ils vont se pencher sur le sort de ces espèces migratrices, qui incluent des animaux emblématiques de la vie sur Terre comme les tortues marines, les baleines et les requins, les éléphants et des espèces de chats sauvages, et de nombreux oiseaux.
Leurs migrations peuvent être guidées par de nombreux facteurs comme la recherche de conditions climatiques favorables, l’accès à la nourriture ou à un environnement idéal pour mettre au monde des petits.
L’Homme pointé du doigt
Les menaces qui pèsent sur ces animaux sont directement liées à l’activité humaine : perte, dégradation ou fragmentation des habitats en raison essentiellement de l’agriculture intensive ou surexploitation par la chasse et la pêche, ainsi que le changement climatique.
Les animaux sont aussi soumis à des pressions supplémentaires comme les pollutions (pesticides, plastiques…) ou encore les bruits sous-marins ou les lumières qui les perturbent.
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« Ce rapport montre que des activités humaines non durables mettent en danger l’avenir des espèces migratrices », souligne Inger Andersen.
« Des créatures qui agissent non seulement comme des indicateurs des changements environnementaux mais jouent aussi un rôle dans le maintien des fonctions des écosystèmes complexes de notre planète et assurent leur résilience », souligne-t-elle.
Ces espèces rendent en effet de nombreux services comme la pollinisation, le transfert de nutriments d’un environnement à l’autre, ou l’élimination de nuisibles.
Les chauves-souris, par exemple, jouent un rôle important pour la pollinisation de fleurs et la dissémination des graines, permettant la propagation de manguiers ou papayers dans certains pays.
D’autres espèces en danger
Le rapport ne se contente pas de dresser ce sombre constat mais appelle aussi à la coopération internationale pour aider des animaux qui, par nature, ne connaissent pas de frontières et peuvent parfois franchir des milliers de kilomètres. À l’image du papillon monarque, qui peut parcourir 4 000 km en Amérique du Nord.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Les pistes, qui doivent alimenter la conférence de Samarcande, font aussi écho à l’accord de Kunming-Montréal sur la biodiversité, établi en 2022, qui prévoit de préserver 30 % des terres et des mers de la planète d’ici 2030. Les auteurs appellent ainsi à « identifier, protéger, connecter et gérer les sites importants pour les espèces migratrices ».
Un papillon monarque dans une ferme à papillons du zoo de Chapultepec à Mexico le 7 avril 2017 © Pedro Pardo / AFP/Archives
Autres priorités : lutter contre les prises illégales ou non durables, prendre en charge de toute urgence les espèces les plus menacées d’extinction ou rehausser les efforts pour s’attaquer aux pollutions diverses (lumière, bruit, plastique, chimie…) et au changement climatique.
Le rapport suggère encore d’élargir la liste d’espèces répertoriées par la Convention pour attirer l’attention sur d’autres animaux en danger.
Il liste ainsi près de 400 espèces menacées ou quasi menacées qui ne figurent pas encore dans les listes de la Convention, comme les bisons américains et européens ou le dauphin de l’Indus.
Avec AFP